Magie d’une fin d’après midi dans le massif central avec un simple arc-en-ciel
Un spectacle imprévisible avec un arc-en-ciel qui pointe le géant d’Auvergne. Phénomène optique longtemps resté incompris, les arcs-en-ciel se forment lorsque la pluie reçoit les rayons du soleil. Selon l’angle d’attaque de la lumière, les gouttes d’eau en chute ont l’effet d’un prisme sur la lumière blanche, séparant les différentes couleurs. Le phénomène évolutif et éphémère revêt un côté toujours magique pour les amoureux et observateurs attentifs du ciel que nous sommes, nous parapentistes.
Nuages orographiques : quelques explications
Ascendances et précipitations au vent
Vous vous souvenez d’un de nos précédents articles météo faisant le lien entre la température, l’humidité et la nébulosité ? Article qui vous expliquait le dicton météo «la masse d’air est comme une éponge dont l’avidité en humidité croit avec la température »... Les images sur cette page en offrent une nouvelle illustration. Le vent du sud ici souffle sur le volcan et se trouve obligé soit de le contourner soit de le surmonter. Clermont Ferrant et la plaine de la Limagne se trouvent sous les nuages alors que l’ouest et le nord de la chaîne des Puy profitent de belles troués de soleil !
Au passage s’il n’y avait pas de nuages et de précipitations il serait possible de profiter de l’ascendance dynamique coté au vent (face sud ici). Le vent qui surmonte le volcan crée une vague d’air permettant aux parapentistes de rester dans le ciel sans descendre par rapport au sol. Cette notion d’ascendance est d’ailleurs relative : le parapente descend toujours mais comme la « vague/ascendance » monte plus vite, le parapente au final monte dans le ciel, ou se stabilise à une hauteur fixe lorsque le taux de descente de la voile (environ 1,2 mètres par secondes) correspond au taux de montée de ascendance. Ceci fonctionne bien sûr uniquement si le vent ne dépasse pas en vitesse les capacités de pénétration de nos voiles en comptant une marge. Le parapente avance jusqu’à environ 40 km/h... Lors de l’ascendance, la masse d’air se détend et se refroidit. Étant très humide et ne pouvant accepter plus d’humidité, elle rejette de l’eau sous forme de pluie. Ce qui forme alors l’arc-en-ciel...
Descendance et ciel clair sous le vent
De l’autre côté du Puy de Dôme, on observe que la masse d’air n’est pas nuageuse ou que faiblement. En effet comme déjà vu dans l’article précédent. La descendance comprime l’air et le réchauffe un peu. Cela a pour effet de décondenser l’air qui a déjà perdu une partie de son humidité avec la pluie coté au vent…Ce phénomène s’apparente à un système que l’on appelle le foehn même si ici il semble assez localisé... Pas d’inquiétude si ces quelques et rapides explications vous semblent complexes. Nous revoyons ces aspects théoriques en salles de cours, plutôt d’ailleurs durant les stages perfectionnement que initiation. Il est par ailleurs tout à fait possible de voler sans maîtriser toutes ces subtilités de la thermodynamique des masses d’air… Au final l’observation attentive du ciel nous offre souvent un spectacle éblouissant à regarder les nuages ou les oiseaux (nos maîtres) voler. Cela permet également de mieux comprendre le ciel dans lequel nous aimons tant nous balader le nez au vent, libre comme l’air !
La scène en vidéo (40sec)
Merci à Noé pour les images de drone !